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Favoriser la co-existence homme-primates dans la Réserve de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé

Une co-existence homme-primates encore fragile au Bénin

Dans la Réserve de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé (RBBVO), au sud du Bénin, les interactions entre les humains et les primates, notamment le singe à ventre rouge, sont sources de tensions. Ces animaux s’aventurent régulièrement dans les champs pour se nourrir, provoquant des pertes importantes pour les agriculteurs.

Ces incursions créent des conflits homme-faune de plus en plus fréquents, allant parfois jusqu’à des représailles contre les primates. Comment concilier la protection de la biodiversité et la sécurité alimentaire des communautés rurales ? C’est tout l’enjeu de la co-existence homme-primates.


Un projet porteur d’espoir : Human–Primate Coexistence Project

Face à cette situation, Philémon Djoï, jeune conservateur béninois et membre de la Commission mondiale des aires protégées (UICN-WCPA), a lancé, avec l’ONG APASAT, le projet Human–Primate Coexistence Project dans la forêt de Togbota.

Soutenu par Stiftung Artenschutz et le DierenPark Amersfoort Wildlife Fund, ce programme s’inscrit dans une approche à long terme :
👉 réduire les conflits homme-primate ;
👉 renforcer la co-existence pacifique ;
👉 améliorer les moyens de subsistance des communautés locales.

Le projet s’appuie sur l’expérience réussie du Human–Hippopotamus Coexistence Project, mis en œuvre dans la Réserve de biosphère du Mono.


Des résultats déjà tangibles sur le terrain

En quelques mois, les retombées sont encourageantes :

🧭 Formation et renforcement des capacités

Dix acteurs locaux (agriculteurs, pêcheurs, chasseurs) ont été formés à l’écologie des primates, au piégeage photographique, au suivi GPS et à la cartographie des zones de conflit.

💬 Dialogue communautaire

Trente membres de la communauté ont participé à des discussions collectives pour analyser les méthodes de prévention existantes et co-construire de nouvelles stratégies non létales.

🎓 Sensibilisation dans les écoles

Plus de 300 élèves ont bénéficié de séances interactives sur la biologie des primates, les lois qui les protègent au Bénin et les dangers de la consommation de leur viande.

👥 Éducation communautaire

Plus de 30 adultes – agriculteurs, chasseurs, jeunes et femmes – ont été sensibilisés à la co-existence homme-primates et à la gestion durable de la faune.

🐖 Alternatives économiques durables

Le projet a soutenu 15 ménages dans le développement d’activités génératrices de revenus alternatives (élevage de porcs, volailles et moutons), réduisant la dépendance aux cultures sensibles.


Les défis humains derrière la co-existence homme-primates

Malgré ces progrès, la route reste longue.
En effet, certaines communautés perçoivent encore les défenseurs de la faune comme des alliés des animaux plutôt que des partenaires. Lors d’un atelier participatif, un agriculteur, excédé, s’est exclamé :

« Pourquoi ne pas simplement déplacer tous les singes dans un zoo pour qu’ils arrêtent de détruire nos champs ? »

Cette réaction traduit la profonde frustration ressentie par certains habitants, confrontés à la perte de leurs récoltes. Le projet s’attache donc à construire une approche fondée sur l’écoute, le respect et la co-création de solutions, pour concilier conservation et dignité humaine.


Vers une co-existence durable et équitable

Promouvoir la co-existence homme-primates, c’est plus qu’une action écologique : c’est un engagement pour la paix entre l’humain et la nature, une justice sociale et une résilience collective face aux défis environnementaux.

Le projet mené dans la Réserve de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé prouve qu’une coexistence respectueuse est possible, à condition de placer les communautés locales au cœur des solutions.


💡 En savoir plus ou contribuer au projet

Vous souhaitez soutenir cette initiative ou rejoindre l’équipe ?
📩 Contact : philemondjoi9@gmail.com
🔗 Profil LinkedIn de Philémon Djoï

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